dimanche 25 mai 2008

And the winner is...

Contre toute attente (!), Sébastien Tellier, le sosie du rugbyman Chabal, a fini...18e de l'Eurovision 2008. And the winner is Dima Bilan (un Russe qui se la joue play-boy en dansant en bombant le torse) et c'est LA FOLIE parce que c'est la première fois que la Russie gagne cette magnifique compétition. Sur le podium figurent ensuite l'Ukraine et la Grèce.

Je sais pas si vous avez déjà regardé l'Eurovision du début jusqu'à la fin mais c'était ma première fois. Et ça donne pas envie de recommencer ! Surtout le moment où les pays votent. Pour comprendre, imaginez que la Serbie donne ses points à la Croatie et à la Bosnie, que la Suède donne ses points à la Norvège et la Norvège à la Suède, que l'Espagne salue le Portugal et inversement, que les pays baltes ne jurent que par la Russie et vous obtiendrez des scores minables pour l'Allemagne, la Grande-Bretagne ou la France (faut dire...) Enfin, ne soyons pas amers, après tout Dima Bilan est l'exemple à suivre pour tous ceux qui veulent aller au bout de leurs rêves (sic) : il avait déjà représenté son pays au concours de 2006 à Athènes et avait terminé...deuxième.

dimanche 18 mai 2008

La Belgique championne du travail au noir

Selon un rapport d’Eurostat publié en novembre dernier, un belge sur cinq travaillerait au noir, principalement dans la restauration. Un système complexe et bien rôdé où tout est programmé pour détourner la loi.





« Le travail au noir, c’est le sport national en Belgique ». Boris P., 25 ans, a ouvert un bar à Bruxelles il y a trois mois. Le secteur de la restauration, il le connaît par cœur : avant de devenir patron, il a travaillé pendant toutes ses études comme serveur. Tous les soirs, de 16 h à 3 h du matin, il jonglait entre bières et expresso. 11 heures de travail par jour pour un contrat qui en mentionnait 14 par semaine. « La majorité des étudiants suent sang et eau pour 7,5 € de l’heure» raconte Mathias F., 28 ans, associé de Boris. Selon le droit du travail belge, le salaire horaire minimum dans la restauration s’élève à 9,20 €. Un manquement à la loi qui ne révolte personne. Tout le monde sait qu’en Belgique, le coût du travail double après 18 h or, dans la restauration, difficile de finir sa journée avant. Résultat : aucun établissement membre de l’Horeca (sigle définissant l’hôtellerie, la restauration et les cafés en Belgique), hormis les grands restaurants gastronomiques, ne peut se payer le luxe de déclarer la totalité des heures effectuées par leurs employés. « Payer au noir une partie des salaires de nos serveurs est la seule manière de survivre dans l'Horeca » appuie Boris.


"Un jeu qu'il faut savoir jouer"


A les entendre, on croirait presque qu’en Belgique, le travail au noir est légal. 23 inspecteurs du travail arpentent pourtant la capitale pour démasquer les fraudeurs. Mais, selon Christiane Jadot de la direction du travail de Bruxelles, « leur tâche est ardue, particulièrement dans l’Horeca où le personnel change régulièrement », tout du moins officiellement. Officieusement, chaque matin, les employés signent une fiche de remplacement, ce qui leur permet de justifier leur présence au-delà des heures qu’ils déclarent. Mieux : ils bénéficient ainsi d’une protection sociale. Un système bien huilé où personne n’a intérêt à dénoncer l’autre : « Peu d’anciens employés au noir portent plainte parce qu’eux-mêmes peuvent être poursuivis pénalement » explique Christiane Jadot.

Semer les inspecteurs, « c’est un jeu qu’il faut savoir jouer », s’amuse Boris. Un jeu sous forme de casse-tête administratif. Les contrôleurs calculent savamment la quantité moyenne des produits courants censés être consommés dans le bar. Ces calculs se fondent sur le nombre de salariés, leur temps de travail déclaré et la fréquentation de l’établissement. En clair, les inspecteurs traquent jusqu’aux rouleaux de papier toilette. Offciellement, Boris achete 60 rouleaux chez son fournisseur, facture à l’appui, et 20 au supermarché pour déjouer les contrôles. Mais, même s’ils se font épingler, les sommes à verser ne sont pas astronomiques. «Un employé déclaré 14 heures par semaine nous coûte 10 000 € par an, calcule Mathias. Si on le déclarait à temps plein, il nous coûterait 25 000 €. Quand on sait qu’en général, les amendes tournent autour de 40 000 € et que les contrôles sont peu fréquents, le calcul est assez rapide !»

A l'occasion d'un petit voyage à Bruxelles, j'ai fait cette mini enquête avec l'adorable et adorée Aurélia Moussly, je précise histoire de ne pas m'octroyer la gloire de cet article toute seule. Et si ça vous plaît, sachez que la promo de l'ESJ s'apprête à sortir un mag sur Bruxelles qui sera GENIAL (si, si), et que si vous voulez en avoir un avant-goût, allez voir de ce côté-là...

dimanche 11 mai 2008

Ecouter l'Europe sur RFI






Le saviez-vous ? Depuis un petit mois existe Euranet, un réseau de radio européennes. Concrètement, Euranet n'est pas une station de radio à part entière, mais un vaste système de partage de programmes et de ressources à travers toute l'Europe. Les radios concernées s'engagent à diffuser quotidiennement entre 30 et 60 minutes d'émissions sur l'Europe. En France, vous pouvez les écouter sur RFI (Radio France International). Intitulé de l'émission : Accents d'Europe.

A travers Euranet, la commission européenne souhaite sensibiliser les auditeurs de toute l'Europe aux questions liées à l'actualité de l'Europe. Bon, évidemment, les auditeurs de RFI sont assez peu nombreux et, pour écouter au réveil une radio aux accents internationaux, ils doivent être déjà (un peu) intéressés par l'actu européenne. Ce qui a fait dire à un journaliste de Télérama que diffuser un tel programme sur RFI, c'était "comme vacciner un groupe de personnes déjà immunisées". Mais c'est déjà mieux que rien. Et puis, les programmes d'Euranet devraient être écoutables, téléchargeables, potcastables bref disponibles sur le net en juillet prochain.


Entre 12 et 19 millions d'auditeurs quotidiens


Petit retour en arrière. Un appel destiné à créer le consortium qui allait réunir les stations au coeur de ce projet a été lancé en juillet 2007. "Il s'agit d'un projet de coopérations de radios européennes afin de rapprocher les citoyens européens. C'est la première fois qu'il existe un projet paneuropéen de ce type. Une charte éditoriale garantit l'indépendance éditoriale des stations réunies dans ce projet", avait alors indiqué Margot Wallström, vice-présidente de la Commission Européenne et Commissaire en charge des relations institutionnelles et de la stratégie de communication.
Dans le consortium, RFI, on l'aura compris mais aussi la Deutsche Welle. Ensemble, ils ont signé en décembre 2007 un contrat de services avec la Commission Européenne pour un montant de 5.8 millions d'euros. Euranet regroupe aujourd'hui 16 stations, représentant 13 pays européens. Attention, en voilà la liste imbuvable : il s'agit de RFI et de ses trois filiales RFI Romania (Roumanie), Europa Lisboa (Portugal), RFI Sofia (Bulgarie), de la Deutsche Welle (Allemagne), de Polskie Radio (Pologne), de la RTBF (Belgique), de Radio Nederland Wereldomroep (Pays-Bas), de Magyar Radio (Hongrie), de la Bulgarian Radio (Bulgarie), de Punto Radio Castilla Leon (Espagne), de Radio Praha (République tchèque), de Radio Romania International (Roumanie), de Radio Slovenia International (Slovénie), de Skai Radio (Grèce) et Polskie Radio Szczecin (Pologne).
Du coup, entre 12 et 19 millions d'auditeurs devraient écouter quotidiennement les programmes d'Euranet. Dans le meilleur des cas, il ne reste plus qu'à intéresser 380 millions de personnes. Facile.

samedi 10 mai 2008

Un musée fantôme de l'Europe

400 millions d’Européens et aucun musée sur leur histoire commune. Depuis 10 ans, l’association Musée de l’Europe s’active pour en construire un à Bruxelles. Un travail de longue haleine.

Une oeuvre de Jörg Frank

Parler de l’Europe, ça n’intéresse personne. Vraiment personne ? En 6 mois, l’exposition « C’est notre histoire », dressée dans les immenses locaux de Tour&Taxis à Bruxelles et dédiée aux 50 ans de l’Union européenne (UE), a attiré 130 000 visiteurs. A l’origine du projet, l’association Musée de l’Europe, une société à but non lucratif (S.B.L) qui se bat depuis 10 ans pour installer à Bruxelles un musée retraçant l’histoire du vieux continent. « Cela prouve qu’il y a une attente du public », avance Tamara Goldstein, secrétaire scientifique. Les Européens connaissent peu l’Histoire de l’Europe, voilà pourquoi ils la chérissent moins ». Pour Nicolas Esgain, également secrétaire scientifique, "le succès de notre exposition dépoussière le concept de musée : oui, un musée peut être passionnant et ludique".


Dur dur d'être un musée de l'Europe


Un musée de l’histoire de l’Europe : si l’idée semble faire consensus, son contenu est sujet de polémique : « on se demande toujours quelle Histoire on peut raconter, s’interroge Nicolas Esgain, secrétaire scientifique. Doit-on évoquer, par exemple, si elles existent, les racines religieuses de l’Europe? » Reste à savoir si cela explique le nombre de portes fermées, qu’elles soient belges ou européennes, à la barbe de l’association : « J’y vois plusieurs raisons. Des raisons historiques : les musées symbolisent une identité nationale et non transnationale ; des raisons culturelles : comprendre la nécessité de montrer ce que les Européens ont en commun est récente ; et des raisons politiques. » La proximité des institutions européennes n’a pas insufflé de réel dynamisme : « C’est dommage car ceux qui visitent les institutions n’ont rien à se mettre de plus sous la dent que des salles vides». D’où l’idée, en 2005, d’installer ce musée dans les locaux du Parlement européen : « Nous avions passé un accord formel mais ils ont finalement préféré implanté un visitor centre qui explique le fonctionnement des institutions ».



Rendez-vous dans 15 ans

Depuis, le musée de l’Histoire de l’Europe se cherche un toit. Un toit à quelque 32 millions d’euros. « Notre fenêtre de tir est assez encourageante. Notamment parce qu'Hans-Gert Pöttering (le président du Parlement européen) souhaite installer une "maison de l'Histoire"» Nicolas Esgain est un des précurseurs du projet : « Au début, je pensais qu’édifier un musée était rapide. Mais des historiens ont prouvé qu’en moyenne, un musée naissait en 25 ans ! » Alors, patience et rendez-vous dans... 15 ans.