Espoir de réconciliation entre les Grecs et les Turcs, à Chypre. Pour la première fois depuis l’invasion turque, en 1974, les dirigeants des deux parties de l’île se sont rencontrés à Nicosie, vendredi 21 mars, sous les auspices des Nations Unies.

Autant l’avouer tout de suite : cette rencontre entre le nouveau président chypriote grec, Demetris Christofias, élu le 24 février et le dirigeant de la République turque de Chypre Nord, Mehmet Ali Talat était surtout symbolique. Aucune mesure en faveur d’une réunification rapide des deux parties de l’île n’a été annoncée. Mais les deux parties ont souhaité engager de nouveaux pourparlers - tout en évitant soigneusement les questions qui fâchent. "Nous voulons résoudre le problème chypriote dès que possible", s'est engagé Mehmet Ali Talat. Il espère un accord définitif "d'ici à la fin de l'année 2008". Quant au nouveau président communiste (le seul de l'Union européenne), Demetris Christofias, il a annoncé vouloir tendre "une main de l'amitié au peuple chypriote turc et à ses dirigeants". Pour la première fois, Grecs et Turcs semblent ne plus vouloir se tourner le dos.
Ouverture de la rue Ledra
Depuis lundi dernier, des groupes de travail et des commissions techniques planchent sur le sujet. Première mesure : la réouverture à la circulation de la rue Ledra (photo), à Nicosie, d'ici début avril, bien aidée par quelque 100.000 euros débloqués par la Commission européenne. Cette rue est une véritable artère commerçante, qui traverse du nord au sud la capitale chypriote. Pour le moment, elle ressemble à une course d'obastacles et de pièges, bordée par de multiples maisons et magasins abandonnés. Un premier point de passage, celui du "Ledra Palace", plus éloigné du centre ville, avait été ouvert il y a cinq ans. Depuis, plus rien. Ce sixième point de passage ouvert dans la ligne Verte (appelée ligne Attila côté turc), mur qui sépare le nord du sud du pays, devrait permettre "plus de communication entre les gens, pour réduire le fossé qui s'est creusé entre les populations", selon Demetris Christofias.
Un peu d'histoire
La rue Ledra illustre à elle seule la complexe question chypriote. Revenons en arrière. En 1960, Chypre se sépare de la tutelle britannique. Le Président est grec, le Premier ministre est Turc, mais la paix ne durera pas trois ans. Déjà à l’époque, des exactions intercommunautaires entre Chypriotes grecs et turcs avait initié le regroupement des populations au Nord et au Sud - la ligne verte est née en 1964. En 1967, la dictature des colonels s'installe en Grèce : plus question d'évoquer un rapprochement avec Chypre. Mais le 15 juillet 1974, les Colonels renversent la démocratie chypriote. L'armée turque vient apporter

Et après ?
Le rapprochement entre les deux dirigeants chypriotes peut-il vraiment avoir un impact à long terme sur la vie politique complexe de Chypre ? Sur le fond, les positions restent toujours aussi tranchées. M. Christofias était, comme son prédécesseur, Tassos Papadopoulos, un adversaire du plan Annan, qu'il trouvait à la fois impraticable et déséquilibré en faveur de la

Reste donc à savoir si cette main tendue ne va pas s'effacer avec le temps. Prochains éléments de réponse dans trois mois.
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